Oui, je suis Charlie.
´Bonjour a tous,
Mon blog est mort depuis plusieurs mois, plongé que je suis dans ma vie personnelle et un projet de roman sur lequel je travaille. Je me dois pourtant d'écrire quelques lignes sur la tragédie qui eut lieu hier matin. Cette tuerie sans nom.
Beaucoup a déjà été dit. Notre indignation est générale.
Bien sur nos pensée vont aux victimes et à leur famille. Bien sur nous n'acceptons pas. Bien sur nous resterons digne, n'aurons pas peur, et ne ferons aucun amalgames.
Pourtant une question me vient, vague souvenir d'enfance: Où est charlie? Non pas le journal, il se relévera, il le faut. Mais l'autre Charlie, celui qui est au fond de nous et que l'on a tué en tuant wolinski, charb, et les autres?
Nous sommes tous touchés au coeur car c'est à notre liberté qu'on a voulu porter un coup. Celle de croire, de ne pas croire, celle d'écrire, de dire, de dessiner, de rire de ce que l'on veut...
Oui on s'en est pris au fondement même de notre être. Car nous nous pensons libre. Et le sommes...
Et oui, nous sommes tous Charlie.
Je parle de liberté. Y croit. Cela ne m'empêche pas d'être spinoziste. De penser qu'il n'y a pas de libre arbitre, que notre liberté est toujours subordonnée, déterminée par des causes qui nous sont extérieures: contexte social, culturel, religieux dans lequel nous sommes nés, éducation, relation.....
La liberté ne consiste donc toujours qu'à savoir être conscient de ses déterminations pour mieux s'en dédouaner. Et il faut user de raison, et d'amour, pour gagner cette vrai liberté.
Je finirai en citant Lucien Jerphagnon, l historien de la pensée, qui dit a la radio il y a quelques années ( il est mort aujourd hui) que la religion, la foi, sans culture, est toujours du sectarisme.
Dans cet acte odieux auquel nous venons d'assister, nous comprenons bien qu il n'y a que dogme, sectarisme, inculture, là ou il devrait n'y avoir que du spirituel et donc de la paix.
Le djihad primitif , le vrai dans l'esprit de l'islam, c'est un combat contre soi-même, contre notre tentation tous les jours de faire du mal . Ils en sont bien loin..
Alors, même si je ne m'associe que rarement aux mouvements de foule, oui, je le dis, moi aussi, je suis charlie.
Damien Corban